Après être descendu en voiture de Paris jusqu'à Ouagadougou (Burkina Faso) avec 4 compères (Cf :Paris - Ouaga) pour suivre une spécialisation en Hydraulique Agricole et Villageoise à l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) de Janvier à Avril , Cécile ma douce compagne et Jean-Philippe Briquet (alias Zippo) m’ont rejoints à Ouagadougou pour un périple transnational entre le Burkina et le Mali.
Récit :
Arrivée à 3h30 du matin à l’aéroport, chaleureuses retrouvailles et embarquement immédiats dans le 4X4 direction Kamboinse lieu de résidence du 2iE. Installation dans nos logements et bref repos mérité pour les nouveaux arrivée. Pendant ce temps Val, Antoine (compères du voyage) et moi allons égorger le cochon prévu pour le repas du midi. Durant toute la matinée chacun s’affère à organiser le festin du midi (vidage, embrochage, coupe de bois, feu….). Suite au repas nous organisons une marche digestive de fin d’après midi qui nous conduit sur un des barrage de Kamboise prévu pour retenir une lame d’eau en saison sèche destinée à l’agriculture et dont les Burkinabés sont les spécialistes dans la sous-région.
Après une courte nuit, nous partons tous les trois sacs aux dos, pour trouver un bus en direction de Bandiagara (chef lieu du Pays Dogon). La compagnie sur laquelle nous contions n’est pas disponible, nous en trouvons une autre avec un départ 4heures plus tard. Nous allons faire le change de devis nécessaires au voyage et nous désaltérer dans un petit bar.
La bière bien que légère pèse assez vite sur le ventre et l’esprit sous un soleil de plus de 45° en journée.
Après une nouvelle attente, avoir embarqué nos sac et nous être assurés que le « bus » allait bien à Bandiagara nous partons. Le « bus » est une camionnette type jumper qui charge tout les 500m de nouvelles personnes, nous nous retrouvons rapidement à plus d’une trentaine dedans ce qui occasionne une vitesse de déplacement très faible. Après de multiple arrêts ou il est nécessaire de décharger les bagages du toit, nous arrivons à Ouahigouya, dernière ville du Burkina avant la frontière.
Notre trajet doit se stopper là pour la nuit. Départ pour le Mali repoussé au lendemains matin. Nous cherchons à nous loger et allons prendre un repas dans la ville.
Au petit matin, nous nous rendons à la gare des cars pour prendre le « bus » qui nous mènera vers notre destination première. Le « bus » est encore plus petit et délabré que la veille, camionnette type wolks wagen, nous nous retrouvons vite à une vingtaine dedans, ou la sueur se mélange à la poussière et les gaz d’échappement qui refoulent dans le véhicule. Cas cela ne tienne nous voici arrivée au poste frontière de la police burkinabaise, enregistrement de la sortie, déplacement à pieds sur la barrière de pluie jusqu’au poste front de la gendarmerie burkinabaise. Nous repartons dans le véhicule mais une crevaison nous stoppe pour quelques temps. Nouveau départ et arrivée au poste frontière malien, les douaniers ne sont pas trop commodes et nous reprochent de ne pas avoir pris de visa Mali au Burkina, je lors rétorque qu’au poste frontière de Ségou les douaniers font les visas et qu’a la direction de Bamako ont m’a assuré que les douaniers étaient en charge d’établir les visas d’entrés. Pour le chef douaniers « à chaque poste frontière sa réalité, et un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès » après négociation on paye les droits de passage plus ou moins légaux pour deux personnes sur trois. Nouveau départ et arrivée à Bandiagara.
Nous prenons contact avec le responsable d’un café qui peut nous mettre à disposition deux motos pour le lendemain matin, le rendez-vous est pris pour 8h. Nous cherchons un lieu pour dormir qui sera le toit de l’hôtel à coté du café (beaucoup moins cher que les chambres et bien plus atypique).
Au matin nous rangeons nos affaires et allons au rendez vous, attente, Zippo part avec le chef pour chercher les motos. Décollage un peu en catastrophe et très en retard, mais bon on est parti pour Sangha village traditionnel perchée au bord de la falaise Dogon. La piste et magnifique, grande plaques rocheuses ferrugineuses, culture en casiers irrigués par un canal construit durant l’époque colonial. Néanmoins notre cours est stoppée par une crevaison la visite semble de plus en plus compromise. L’autre moto part à la recherche de secours, dans le village voisin, un homme qui faisait séché sa récolte sur le toit dit « pas de problème », nous partons ensemble et en deux temps trois mouvements ce dernier répare la roue. Il nous demande 500 FCFA (moins de 1 euros) devant le service qu’il vient de nous rendre et le pétrin dont il vient de nous sortir nous lui donnons plus et des noix de cola (fort stimulant amère) très prisés dans la région. Nous poursuivons la piste et arrivons sous un soleil de plomb à Sangha. Après nous être rapidement désaltéré nous cherchons un guide pour faire la visite, malheureusement il est déjà 2 heures de l’après midi et nous ne souhaitons pas repartir tard pour ne pas rouler de nuit.
La visite commence par la présentation de la « table des divination », ou les sages instruis réponde aux questions qui leurs sont posées grâce à un tracé sur le sol et les empreintes que le renard du désert vient y laisser durant la nuit. Notre guide nous explique les grands fondements de la cosmogonie Dogon (Cf : Cosmogonie Dogon). Puis nous traversons une grotte pour nous approcher du bord de la falaise. Celle ci culmine à plus de 250 m de hauteur, véritable rempart qui surplombe la plaine du burkina.
Les Dogons sont venus s’y réfugier au XVeme siècle lorsque les troupes de (Al Hadji Oumar Tal) venaient diffuser l’Islam. La falaise était alors déjà habitée par les Hogons et les Télemes ancêtres des Pigmés actuels. Le mode de vie agro-pastoral des Dogons n’était pas en harmonie avec celui des Télemes alors chasseur cueilleurs, ce qui explique leur migrations vers les forets équatorial du Gabon et de Centre Afrique. Ceux-ci on néanmoins marqués leurs présences dans la région par des constructions troglodytes à flan de falaise accessibles uniquement en rappel avec des cordes. Les Dogons ont repris ceux-ci comme lieux de sépultures. Les Dogons quant à eux habitent en bas ou en haut de la falaise.
Notre guide nous mène à travers plusieurs villages, ou les anciens, nous dit il, disent que les toubabous = blancs sont biens courageux de faire la visite sous un soleil pareil (la roche ferreuse de la falaise amplifiant la chaleur). Personnellement je pense qu’il devait dire qu’on étaientt un peu bêtes. Après la visite nous offrons en signe de remerciement des noix de cola aux anciens qui sont reconnaissant du gestes (ceci étant plus digne contrairement à donner de l’argent sans vrai transaction marchande). La visite se termine, nous remercions chaleureusement notre guide, marqué de ce lieu « magique » et des explications grandioses sur la divination. En partant nous marquons un courte pause devant un des plus vieux baobab du site qui semble il était là avant l’arrivée des Dogons.
La route du retour, après une brève collation et quelques montées de chaleur dut à l’ensoleillement un peu abusif, nous semble plus rapide que l’allée et les pièges (crevasses, et banc de sables) plus facile à passer.
Arrivée comme prévue avant la nuit à Bandiagara, nous rendons les motos et après s’être rapidement rafraîchie, nous embarquons à bord d’un BMW qui nous conduit à Mopti.
Mopti et la ville qui contient le plus grand port de pêche du Mali. Après avoir trouvé où nous loger nous allons visiter en nocturne la cité. La mosquée est magnifique dans le style de la mosquée de Djenné et de Tombouctou. Celle-ci est entièrement construite de terre et de bois, les portes sont massives et ornementées d’incrustations métalliques. Le toit est surplombé de nombreux cônes de terre, dont le plus élevé porte le croissant de lune musulman. Nous sommes très surpris durant notre visite de voir quantité de personnes jeunes et moins jeunes, hommes et femmes sortir pour se diriger vers des rassemblement religieux. Il doit certainement y avoir un fête dont nous n’avons pas pris connaissance et que nous ne venons pas perturber.
Nous nous endormons sous nos moustiquaires, après cette folle journée, sans doute une des plus charger en diversité et découvertes de notre périple.
Le lendemain matin nous prenons le bus pour Ségou, capital du royaume Bambara, après 5 heures de bus nous arrivons. Ségou est un ville très agréable, sur le bord du fleuve Niger, une grande allée permet de se promener doucement et constitue un lieu de rendez vous prisé par les amoureux ségoviens. Nous allons faire un tour en pirogue au couchant, la beauté du soleil qui vient se fondre dans les eaux n’a d’égale que dans les étoiles qui brille dans les yeux de ma compagne…
Le nuit est consacrée à quelques plaisanteries cinématographiques dans l’enceinte de la mission où nous logeons et à une bonne nuit de repos.
Le lendemains matin nous prenons le bus cette fois ci pour Bamako, capital du Mali. Le trajet ce passe assez vite et nous y sommes en fin de matinée. Déjà de nouvelles aventure nous attendent, il faut au plus vite régulariser la situation de Cécile et Zippo dont le visas n’a pas été fait. Nous allons sac au dos établir nos deux photos d’identités pour déposer notre demande au prés du services d’immigration. Les premières négociations s’annonce ardues « trop de visas déjà à faire, revenaient après le week end » le problème étant que nous devons quitter le Mali lundi et que les douaniers se feraient un plaisir de nous demander 15 000 FCFA (20 euros) par jours passées en illégalité. Finalement la chef du service visa, nous les préparent pour l’après midi moyennant un petit surplus.
Nous allons ensuite loger à la Maison des jeunes de Bamako, lieu animé en permanence, j’y retrouve d’anciennes rencontre des mois précédent, dont Omar le magnifique. Durant les quelques jours passés nous réalisons une vingtaines de t-shirt en Borolang (marque de l’argile sur le tissu) technique traditionnel de teinte du coton. Nous retrouvons avec plaisir Hamadoun, Zou et Abraham (amis de long date et infatigables membres du partenariat associatif Verdun Bamako
http://www.djoliba.org/). Fatigués du périple nous ne visitons que le Grand Marché.
Le lundi déjà arrivée nous prenons le bus pour Ouagadougou, changeons au cœur de la nuit de bus à Bobo dioulasso, et passons le reste du trajet avec quatre militaires en armes à bord du bus. Nous arrivons à Ouagadougou au crépuscule et prenons le taxi pour rejoindre nos logement de Kamboise.
La semaine qui suit je retourne aux études tandis que Cécile et Zippo profitent du calme de la campagne de Kamboise. La fin de la semaine se précise et les deux aventuriers se préparent pour le voyage retour. Avant de partir nous passons un bout de la soirée au Zaka, espace culturel et musical, où un groupe de percussionnistes se donne en représentation et avec qui Zippo ne manque pas de venir taper un peu la peau du Djembe.
Epilogue :
Cette aventure, à pied, en pirogue, en camionnette, en bus et en avions bien que très touristique, nous aura permit, en traçant nous même notre route, d’essayer d’appréhender quelques unes des multiples facettes de la culture malienne et burkinabaise, de tisser d’innombrables liens d’amitiés et de peut être nous découvrir un peu plus nous même à travers l’immersion dans l’inconnu…