lundi 27 octobre 2008

L’Utopie

L’Utopie – Thomas More – Librio – 2001- 125p

Thomas More 1478 - 1535
Homme politique et humaniste anglais. Après une brillante carrière politique, il fut exécuté pour s’être opposé au divorce d’Henri VIII.

« Malheur au pays où l’avarice et les affections privées siègent sur les banc des magistrats ! »
Ce cri aux résonances si modernes, c’est en 1516 que le lance Thomas More, juriste au service de la couronne d’Angleterre alors portée par Henri VIII.

Triste sire, triste règne… Abus, corruption, racket, injustices, iniquité des lois… La société féodale offre un tableau d’une violence révoltante aux âmes éprises d’humanité.

More rêve alors un autre monde… Une république exemplaire où la propriété individuelle et l’argent serait abolis, une république de citoyens vertueux, amoureux de sagesse et de paix.

Ce pays merveilleux, c’est l’Utopie. Seuls les philosophes, hélas, ou les fous sont capables d’y croire…

Ce texte majeure, dont le mot Utopie provient, sera un base d’inspiration des Lumières.

La vie à deux au Mali

Contre toute attente, la distance étant pesante pour chacun de nous, Cécile m’a surpris en décidant de me rejoindre afin de partager ensemble la fin de la saison des pluies et la chaleur du soleil…

Après quelques formalités administratives, nous avons le plaisir de nous retrouver et sans perdre de temps nous partons dès le lendemain matin prendre le bus pour Sikasso. Cécile emporte avec elle son carton à dessin avec comme objectif de finir les illustrations de son projet « le roi qui venait du Froid »…Histoire d’un roi qui vient du froid, trouvant qu’il fait trop chaud dans une contré ensoleillée, il décide de tout transformer…
(voir : http://www.cecilearnicot.canalblog.com/).

Durant les premiers jours, après avoir fait la rencontre des mes colocataires, Abou et Dicko respectivement surveillant général et prof de sport, nous nous attelons à l’aménagement de notre chambre (nouveau matelas, moustiquaire deux places…). Nous prenons nos marques et surtout goût à partager tous les petits moments du quotidien.

Les journées passent rythmées par de petits rituels, petit déjeuners après avoir acheter le nécessaire chez le boutiquier, durant mon travail Cécile s’active sur les illustrations (je surveille les avancées et les commente). La pause du midi donne l’occasion de manger l’habituel riz sauce (attention rizophobe s’abstenir), le soir nous mangeons des galettes de mil accompagnées de tisane à la citronnelle. Un mode de vie somme toute très frugale.

Afin de démystifié un peu mon travail et de profiter d’une connexion à Internet nous nous rendons dans les locaux du PCDA, Cécile fait la rencontre de l’équipe Camara le coordinateur, Mahi l’expert Génie rurale, Mamou l’expert transformation, Dembele le responsable administratif et financier et Jean Marechal l’expert international qui ne tarde pas à nous inviter à manger. Le travail et la dynamisme de l’équipe son nettement plus probant depuis la venue de ce dernier… ou bien c’est le venu de la mission de supervision de la Banque Mondiale, peut être les deux.

Durant le premier week end, surprise pour faire visiter la région à Cécile et sortir un peu du travail (qui s’étale généralement copieusement sur le week end), nous mettons les voiles à bord de la moto de Dicko. Direction les chutes de Farako, cascades naturelles situé à 25 Km de Sikasso. En moto cela prend quasiment une heure, nous traversons de nombreux village construit en banco, nous pouvons admirer la brousse très boisée et vallonnée de la région. Cécile découvre les différentes essence d’arbre, manguier, Karité… Nous arrivons dans un petit havre de paix, magie de la nature une étendu d’eau calme, la tranquillité, nous sommes déjà ravis mais le meilleur reste à venir.

Les vraies chutes se trouvent en contre bas, nous remontons un peu au dessus de la grande dalle de pierre pour découvrir le cours d’eau qui alimente les chutes et admirer la végétation luxuriante qui le borde. Puis nous dirigeant vers le bas nous apercevons la première chute peu profonde moins de 1 mètre, l’eau y à creuser des tunnels verticaux, puis la grande chute de plusieurs mètres et de forme circulaire se présente à nous. L’atmosphère et humide et le bruit
assourdissant.

Nous descendons sur le coté, de nouveau le sol est constitué de grandes dalles de pierre. Nous nous adonnons aux joies de la baignade sur ce splendide espace de détente que nous offre la nature. La force de l’eau est impressionnante et il faut bien choisir l’endroit où jouer avec l’eau pour ne pas se faire renverser. Nous traversons le rideau d’eau et découvrons l’arrière de la chute, espace magique, couper de tout, plus rien d’existe n’y le temps, n’y l’espace, il ne nous reste que l’essentiel, l’un pour l’autre.

Nous repartons à bord de notre bolide, et arrivons à bon port avec un beau coup de soleil sur les bras et les épaules. Heureux d’avoir partager ces moments ensemble.

Les jours se succèdent et déjà la dernière semaine arrive. Nous remontons vers Bamako en faisant un petit crocher par Ségou la magnifique. Nous saluons quelques ami sur Bamako, dont Zou artiste peintre et animateur du partenariat franco-malien. Cécile et Zou se présentent leur œuvres et échangent sur l’Art… nous voulons allez voir un des maîtres de la Cora Toumani Diabate (instrument composée de 27 cordes) mais malheureusement l’espace culturel (Hogon) dans lequel il se produisait chaque vendredi soir par le passé et où Aurélien aura quand même dansé sur les mains a été racheté pour construire une mosquée … Nous allons voir quelle heures avant l’avion une projection au Centre Culturel Français sur les moments fort de la construction Européenne suivie d’archive cinématographique sur les années qui suivirent l’indépendance du Mali. L’heure du déchirant au revoir arrive trop vite…

Avec un peu de recule nos quelques temps de vie à deux au Mali, ont été sans doute un avant goût d’un futur proche ici ou ailleurs, mais aussi et surtout comme le dedans des chutes de Farako…, « espace magique, couper de tout, plus rien d’existe n’y le temps, n’y l’espace, il ne nous reste que l’essentiel, l’un pour l’autre ».

A celle qui donne du goût à ma Vie.

Ecole en péril…



Les grèves de l’an passé dans les Universités maliennes ont lourdement handicapées les étudiants. La reprise de cours n’a débuté quand Janvier 2008 pour l’année 2007 – 2008. Les examens de juin se sont étalés durant tout l’été. Cette grève avait pour principal motif les arriérés de salaires des professeurs.

Les professeurs assurant les cours pour des amphis de plus de 1500 élèves en médecine, proposent souvent des cours de soutien pour 10 000 CFA/ mois. Les élèves n’ayant pas les moyens de se les payées n’auront pas la chance de travailler sur les sujets d’examen futur…

Cette exemple témoigne de la crise profonde que le système scolaire malien traverse, crise malheureusement structurelle dont les motifs sont variées, mais dont l’un des premiers est la faiblesse des moyens de l’Etat. La crise ne touche pas seulement l’université mais le premier et le second cycle aussi. En témoigne la ressente grève d’un semaine des établissements secondaires privées pour contester les non payement des indemnités du à ceux-ci par l’Etat pour accueillir des élèves du publics et l’incapacité de l’Etat à répartir le nombre trop important d’élèves de 10 eme (2 nd). Il n’est pas rare de voir des classes de 65 élèves et cela peut monter jusqu’à la centaine dans le secondaire….

Par manque de capacité d’accueille dans les structures publics, 90% des élèves dans les établissements privés viennent du public ! l’Etat verse une compensation aux établissements enfin quand les fonds sont là.

Ce manque de moyens et de gestion de l’argent engendre les malversations les plus diverses et détestables. Ce parent d’élève raconte que dès le premier jour de la rentrée l’enseignant propose des cours de soutien. Comme il ne souhaite pas perde les élèves et le payement de leurs parents, ces derniers doivent avoir de bonne note, il est fréquent qu’ils étudient les sujets d’examen avant les autres…

Les professeurs et l’ensemble du corps scolaire cherchent donc à arrondir les fins de mois, ou assurer le mois tout cours bien souvent. Pour cela il n’est pas rare de voir des point de moyenne générale racheter en fin d’année pour assurer le passage (environ 10 000 CFA le point), ou bien d’avancer sa date de naissance pour continuer à être pris en charge par l’Etat (qui n’accorde normalement que 2 redoublements) environ 3000 à 12 000 CFA la date de naissance. On voit aussi des tromperies sur les personnes qui passe les examens exemple on paye quelqu’un avec une carte d’identité bidon pour passer le Bac à sa place. Lors d’un redoublement, pour 25 à 125 000 FCA on passe dans un autre lycée en classe supérieur. Tout cette argent n’est pas destiné au frais de dossier, mais aux poches des directeurs. Bien sure les inspecteurs d’académie n’ont pas la « culotte très propre » dans cette histoire, mais les poches plutôt pleines.

On parle même de MST (Moyenne sexuellement Transmissible), les coucheries entre prof et élèves vont bon train en échange de facilité sur la notation. Le Prof aura d’autant plus de chance d’avoir les filles les plus courtisées des classes que sa matière possède un gros coefficient. On voit même des disputes de profs au sujet de qui aura les faveurs d’une telle. (cette pratique concerne quasi exclusivement les profs hommes et le élèves filles).

Le système scolaire malien vie une véritable crise aiguë, profonde et durable.
Dans un tel système quelle place pour l’effort, le mérite, l’équité… quelle exemple pour les futur cadre du pays de demain. Un tel aura fait toutes ses classes sans redoubler parce que la famille achète la moyenne chaque année… Comment construire une nouvelle classe dirigeante saine dans de telles conditions… Là est le caractère structurel de la crise.

Si l’effort et le mérite existe et est peut être encore plus louable que dans nos système occidentaux, celui de ceux et celles, profs et élèves qui suivent un chemin droit et qui percent à travers cette chape monstrueuse….

A tous les élèves et profs méritants du Mali.